Archives & Dossiers du Poitou-Charentes

 Lettre du procureur syndic du district de Parthenay au procureur général syndic du département des Deux Sèvres.

« Les brigands ne cessent de désoler nos campagnes, d’y entretenir la terreur, de la retourner à leur profit en intimidant les cultivateurs au point qu’ils n’osent même se plaindre des malheurs qu’ils éprouvent. L’abandon dans lequel se trouvent nos campagnes, la présence des scélérats qui s’y promènent comme dans un pays conquis, qui menacent de la mort tous ceux qui paraîtraient leur être contraires éteignent le courage des habitants, fortifiant le doute que les malveillants répandent sur le succès de la révolution.

De là, nait la défiance sur la valeur des assignats, ceux-ci ne permettent plus un commerce normal.

Il y a peu de jours que des pelotons peu nombreux se sont déplacés à Azay sur Thouet où ils ont insulté et battu les femmes. Au Tallud, ils ont abattu l'arbre de la liberté.AViennay, ils ont également abattu l’arbre de la liberté et mis en course un étang dont le poisson a été perdu. AMazières, ils ont dévasté plusieurs maisons notamment celles des citoyensDalisle, chirurgien, etGaillard, agriculteur. Il y a peu de jours encore, ils ont arrêté un voiturier entre le village duPoiretMazières, à qui ils ont enlevé plusieurs pièces d’étoffe. Enfin, ils sont journellement dans les communes deLa Boissière, LesGroseillers, où ils ont tué le citoyen-maireGuiton.

Mazières, Pardoux, Audin le Cloud, Azay, Secondigny, Le Tallud, il n’y a aucun point autour de Parthenay où l’on puisse aller en sureté. Jugez de notre position et des difficultés que l’administration éprouve à faire exécuter les lois."

En conclusion, le procureur syndic parthenaisien, le citoyen Chasteau, demande la mise en place de petites garnisons propres à rétablir l’autorité de la République.

Article relevé dans la Nouvelle République du 29 juin 1984.