Archives & Dossiers du Poitou-Charentes

Lettre d’un maire flagorneur à Napoléon III (Thouars)

 

Lors d’une récente conférence sur la ville de Thouars au second empire, Jean Chevassus a lu une lettre étonnante: la municipalité d’alors complimente Napoléon III qui arrive au pouvoir…

C’est un courrier étonnant qu’a lu Jean Chevassus à l’occasion d’une conférence sur Thouars au Second. Empire. En janvier 1852, alors que Louis Napoléon Bonaparte vient de prendre le pouvoir en France, la municipalité de Thouars juge utile de lui adresser, via la préfecture, une lettre pour le moins flatteuse. En voici le texte intégral.:

 

« A son Altesse impériale, Monseigneur le prince président de la République.

La France il y a quelques mois, était sur le bord d’un abîme, l’effroi s’était emparé de tous les esprits, chaque jour ajoutait aux dangers qui menaçaient la patrie. C’est que les mauvaises passions surexcitées par des appétits insociables s’apprêtaient à bouleverser de fond en comble la société. Une main habile et vigoureuse pouvait seule maîtriser l’orage, mais il fallait qu’elle eût le courage de savoir vaincre ou mourir. Ce courage, vous le possédiez, Monseigneur. Il appartenait au digne héritier de l’empereur Napoléon de glorieuse mémoire de remplir cette noble mais périlleuse mission, évidemment secondée par la Divine Providence qui vous couvre son égide, vous avez d’un geste, anéanti l’anarchie et rétabli partout l’ordre, la paix, la confiance et la prospérité publique.

Daignez, Monseigneur, recevoir l’expression de la vive et profonde reconnaissance du conseil municipal de la Ville de Thouars.

Maintenant que des jours sereins ont succédé à la tempête, maintenant que la sécurité a remplacé le chaos, il nous reste une autre tâche à remplir pour assurer l’avenir et déjouer à tout jamais les projets des éternels ennemis du repos public, l’odieux attentat dirigé contre les jours de votre Altesse et qui a soulevé l’indignation générale, vous en fait une impérieuse loi.

Déjà, les populations que vous venez de visiter vous ont fait entendre leurs vœux pour la stabilité de votre gouvernement. Permettez-moi, Monseigneur, d’y joindre les nôtres: ils sont identiques et partent du fond de nos cœurs.

Nous sommes, Monseigneur, avec les sentiments d’une gratitude inaltérable et d’un dévouement sans borne, de votre Altesses impériale, les très humbles et très obéissants serviteurs. »





Article et photographie relevés dans la Nouvelle République du 4 janvier 2005.



18/08/2012
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