Archives & Dossiers du Poitou-Charentes

L’histoire resurgit du passé (Nueil sur Argent,1975)

 

Andrée et Henri Maudet ont redonné au logis de la Favrière, de Nueil sur Argent, toute sa splendeur d’antan.

Le logis de la Favrière fut durant des années, mis dans l’oubli. Pourtant à quelques kilomètres de Nueil sur Argent, sur la route de Bressuire, les murs de cette somptueuse demeure se languissaient silencieusement jusqu’au jour où Henri Maudet, découvre par hasard dans la cour du logis, le charme d’une galerie du XVIe siècle. L’histoire se passe durant des années 1970 mais malheureusement pour lui, son épouse, Andrée Maudet, qui n’a pas vu la splendide loggia, n’est pas décidée à quitter le confort qu’elle connaît dans sa belle maison « neuve » de Mauléon.
En 1975, leur fils apprend que le logis de la Favrière, propriété de Madame
de Cassagne qui demeure dans le sud de la France, est à vendre. L’idée de devenir propriétaire séduit Henri Maudet qui engage aussitôt une procédure d’achat. Lors de la visite familiale, Andrée, tout comme Henri, ale coup de foudre pour la Favrière malgré l’importance des travaux qu’ils devoir réaliser et le temps et l’argent qu’ils y consacrer. Un espoir, un rêve, une aventure débute dans un élan de bonheur de voir resurgir de terre, le domaine tel qu’il fut autrefois.
La première mention qui parle de ce logis entouré de douves, remonte à 1315. Pierre
de Beaumont en aurait été le premier seigneur. En 1445, le domaine muni d’un mur d’enceinte, passe entre les mains de la famille Le Mastin par un mariage avec Jeanne de Beaumont. On retrouve dans cette lignée un René Le Mastin qui aurait été soldat de François 1er . En 1575, Jehanne de Barbizères épouse Claude Le Mastin, né en 1536, à l’origine de la galerie de prestige de style Renaissance, construite très certainement en 1580. Il fut également gentilhomme d’honneur de la reine Catherine de Médicis puis d’Henri III. Le donjon, le porche, La chapelle, détruite en 1793, durant les guerres de Vendée par les républicains et du XVe siècle. L’ensemble des bâtiments est en granit.


Des deniers, du temps et de la passion.
Depuis 1986, la famille
Maudet a tout consacré à ce manoir, à cette magnificence architecturale. De leurs deniers, à leur temps de repos, ils restaurent avec passion ce témoin d’une autre époque. Leur objectif de départ est largement dépassé.
«
Nous nous sommes laissés prendre à notre propre jeu, fort agréable. Jamais nous n’avons eu un regret, ni hier, ni aujourd’hui. » Ceux qui sont à l’origine de la Favrière peuvent être fiers et heureux car personne ne peut être dupe du travail qu’ils ont réalisé. Il suffit de comparer les photos du bâtiment avant la restauration et maintenant !
Même s’il a fallu l’intervention de nombreuses entreprises, Henri
Maudet a exécuté un certain nombre de travaux. Il s’est inventé tailleur de pierre, maçon, charpentier, carreleur pour les besoins de la restauration de ce chef-d’œuvre en péril. Un travail en partenariat entre Monsieur et madame qui a à charge les dessins des plans et la préparation du chantier.
Outre les bâtiments, ils se sont évertués à entretenir en plus les extérieurs de ce logis campagnard en aménageant un jardin à La française qui donne une touche colorée à ce site inscrit depuis 1987 aux monuments historiques. A la Favrière, la tempête destructrice du temps passée. Après les ruines, elle a laissé place au souffle léger du temps qui surveille désormais ce lieu qui poursuit son chemin vers l’histoire.

Sylvie Pauleau


Article relevé dans la Nouvelle République du 11 août 2000.



19/08/2012
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