Archives & Dossiers du Poitou-Charentes

Saint-Médard regrette son marché (Thouars 1996)

 

Voila un mois que le marché a quitté le bas de la ville. Dans le quartier, le vendredi n’est plus le meilleur jour de la semaine pour les affaires.

  Autrefois le vendredi était mon meilleur jour de vente. C’est fini désormais, déplore, Mme Thomas qui vend du pain et des plats chauds à l’enseigne de « la baguette magique » rue Saint Médard.  Voilà à peine plus d’un mois que le marché de Saint Médard s’est exilé dans le haut de la ville, place Lavault. Ce transfert fait le bonheur des marchands ambulants, mais attriste la plupart des commerçants du quartier.  « Il sera très difficile de reconstruire une animation après cette perte », note Mme Thomas. Même sentiment à l’enseigne de Cachemire ou l’on constate « un sérieux creux le vendredi ». En revanche chez le disquaire, M. Defours, dont l’activité spécifique n’est pas liée  directement à l’activité du marché, la perspective de disposer d’un parking disponible, le vendredi place Saint Médard, est de bon augure :  « Il est trop tôt pour en ressentir les effets, mais je pense que cet été on devrait en tirer plus de profit. »  Le coiffeur M. Gourdon n’a pas ressenti les effets du départ, sa clientèle fidèle n’est pas alimentée par le passage du chaland : « Il n’empêche qu’un homme qui passe devant le salon est un client potentiel. C’est bien connu, le monde attire le monde. »  La bijouterie Boinot dont on pourrait penser que l’activité n’est pas concernée par la présence d’un marché (on n’achète pas un joyau comme une plaquette de beurre), a constaté pourtant une chute conséquente de fréquentation le vendredi : « On avait beaucoup de piles de montre à remplacer, on prenait beaucoup de commandes en service après vente. »  Le retour à la case départ est impossible, chacun dans la rue en est bien conscient. La municipalité en liaison avec l’union des commerçants y réfléchit.  La formule idéale ne serait-elle pas d’installer un petit marché de quartier en dehors du vendredi ?

 

Article relevé dans la Nouvelle République du 6 janvier 1996.



22/08/2012
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