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Thouars: l'église des Cordeliers

 

L’extrémité de la rue du grenier à sel, lorsqu’on vient de la place Saint Médard, on aperçoit, au milieu d’une assez belle propriété, un mur percé d’une baie ogivale.

Cette fenêtre avait, il y a quelques années, des meneaux compliqués du XIVe siècle, mais une tempête survenue il y a trois ans emporta le plus beau de ces restes du passé.

C’était le chevet de l’église des Cordeliers dont la nef s’étendait sur la cour même que nous voyons au premier plan ; le bas côté de gauche existe encore et on distingue les ogives ; ce bas côté a été divisé par des cloisons pour former des appartements particuliers.

Quelque part, sous le sol de cette église, doit se trouver la sépulture de Jacques Rouault, l’un des derniers vicomtes de Thouars. Du couvent, il ne reste rien, que des sous sols assez curieux.


L’origine des Cordeliers:

Louis 1er de Thouars avait une affection particulière pour les Cordeliers et il désira en avoir un couvent à Thouars. Après vingt ans de démarches, il obtint enfin satisfaction et en 1352 les Cordeliers vinrent à Thouars. Le couvent fut construit, mais l’église ne fut commencée qu’en 1358.

La vicomtesse Jeanne de Dreux et son, mari firent des dons princiers a ce couvent et voulurent être enterrés dans la chapelle, mais leur désir ne fut pas exaucé, du moins aucun document n’en fait mention.

Parmi les autres bienfaiteurs du couvent, notons Tristan Rouault de Boisménard, Vicomte de Thouars, Joachim Rouault, maréchal de France, mort en 1478, Jacques, son frère, bailli de Caux, décédé vers 1485 et qui fut enterré dans l’église, sa femme Anne de Chateaubriant, Jeanne du Bellay.

Deux historiens de Thouars Berthe de Bournizeaux et Imbert, font allusion aux mœurs dissolues des frères Cordeliers.

Bournizeaux cite que Monseigneur de Beaupoil, évêque de Poitiers, leur avait interdit la chaire et le confessionnal. Imbert dit qu’a la suite d’un repas, un des frères mourut victime d’une «plaisanterie» qu’il est impossible de raconter.

En 1790, il ne restait plus qu’un prieur et deux religieux.

En 1791, les administrateurs du district de Thouars s’installèrent aux Cordeliers.

En 1796, les immeubles furent vendus et les acquéreurs en firent un bel hôtel qui portait l’enseigne de «La boule d’or»

En 1855, l’église et le Cloître furent démolis et on construisit une assez belle maison bourgeoise.

 

A.Bailly.



20/08/2012
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