Archives & Dossiers du Poitou-Charentes

Voultegon cherche Vulcain 1988

 

Dans la petite commune du Nord Deux-Sèvres, on a le souci du maintien de l’emploi et de l’animation.

En 1977, il y avait eu l’opération médiathèque « la lorgnette » qui avait abouti à la reprise du café-restaurant qui risquait de disparaître. Opération réussie. Cette fois-ci, la commune recherche un successeur à son Vulcain local (Vulcain, dieu romain du feu et du métal) , le forgeron-serrurier.
" M. PierreTurpaultest retraité depuis le 1er janvier", dit M. Maurice Audureau, maire. "Au niveau de la commune, nous souhaitons que quelqu’un reprenne cette activité. Ce serait intéressant, le boulot est assuré, il y a une clientèle à reprendre. Il faut en effet aller loin pour trouver un artisan forgeron. Le plus près est àGenneton".

 

On ferrait les galoches.
M.
Turpault aura bientôt 62 ans. Deux fois on l’a vu à la fête de la terre et ses métiers de Saint Aubin du Plain; Il a été maire de Voultegon de 59 à 77. « J’ai commencé à travailler chez mon père en avril 39, dit-il. On ferrait les chevaux, les bœufs, c’était l’essentiel du travail avec la réparation des charrues, le châtrage des roues… En 50, c’était encore le gros du travail. Les petits travaux c’était le montage des portes et portails, tout ce qui est ferrure… Et aussi on ferrait les galoches. Ce qui a transformé le travail de mon père, c’est l’arrivée de l’électricité en 1930 pour faire fonctionner les moteurs de transmission (martinet, marteau pilon, le soufflage). Mais j’ai appris le métier sur le tas, à la main, à la vieille école de mon père ».

 

Les tracteurs:
«
Le grand changement, dit M.Turpault, ça a été l’arrivée des tracteurs. Il a fallu se reconvertir. Il y avait des compagnons du temps de mon père et j’ai travaillé seul. On faisait les dépannages d’appareils agricoles et un peu de tout, mais toujours avec un travail à la forge. On avait une machine à percer à volant, manuelle, la refouleuse pour rétrécir les cercles de fer des roues… Tout a disparu sauf la forge qui a au moins deux cent ans. On peut rêver: cet atelier, peut-être le plus ancien de la commune, a pu être celui où l’on à frappé la monnaie à l’époque gallo-romaine».


Beaux Boulots:
Parmi les beaux boulots: la fabrication de clous, de bandes de portes ouvragées pour des restaurations. « J’ai fait aussi quelques lés pour des portes anciennes. Le travail de forgeron est très dur, mais pour arriver à quelle modique somme de retraite… » Un départ sans indemnisation parce que Mme Régine Turpault a eu un travail de secrétariat comme mandataire à la C.R.A.M.A. pour Voultegon.
Le son de l’enclume était comme celui des cloches de l’église. Un rythme de la ville villageoise.


Article relevé dans la Nouvelle République du 25 février 1988.



20/12/2012
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