Robuchon, un regard poitevin
L’œuvre du photographe Jules Robuchon, éditeur à Poitier, est au cœur d’une exposition en Vendée et d’un livre éditée avec le concours des musées poitevins.
Pour qui connaît l’œuvre photographique de Jules Robichon (1840,Poitiers 1922) à une époque ou M. Poitevin (ça ne s’invente pas) met au point la photolithographie , ses clichés sont à la fois œuvres d’art et témoignages historiques. On peut s’en rendre compte en Vendée, ou « l’aventure photographique » s’expose, mais aussi sur les milliers de clichés Jules Robuchon, reproduits en cartes postales, et que les collectionneurs de la Vienne, des Deux sèvres et de la Vendée (Robuchon est né en 1840 à Fontenay le Comte) s’arrache encore.
C’est que l’artiste photographe avait compris l’importance, dès 1861, des mises en scènes de personnages, jeux de lumières et reflets, et autres photos d’architecture dont la fidélité des détails fait toujours référence. Avec le concours des conservateurs de l’ensemble du Poitou. Un livre sur la vie de Jules Robuchon, sorte aussi de catalogue raisonné de son travail, est en préparation. Il doit voir le jour cette année, sous la houlette du conservateur Francis Ribemont. Car Jules Robuchon fut aussi portraitiste, sculpteur et « désirant développer un tourisme culturel », fondateur du Syndicat d’Initiative de Poitiers en 1907. Il s’appelait alors « voyages en Poitou ».
En tricycle ou en Charrette:
Jules Robichon ouvre sa maison d’édition à Poitiers, rue du Moulin à vent, en 1898, secondé par sa fille Eugénie. La famille s’est installée près de la clinique de la Providence. La ville est propice à la vulgarisation de son travail. L’artiste photographe a déjà approfondi une photographie naissante, utilisé des techniques contraignantes jusqu’à l’apparition des plaques sèches au gélatino-bromure d’argent, et sillonné les trois départements poitevins pour préparer les douze volumes de « paysages et monuments du Poitou ».
« Il voyageait en tricycle en charrette attelée, quelque fois en train », raconte Mme Georges Rondeau-Robuchon, sa petite fille, « transportant avec lui son matériel encombrant et lourd ! Il partait pour une semaine et revenait souvent plusieurs fois au même endroit pour trouver la lumière où l’animation souhaitée. » On était encore loin de l’appareil photo en bandoulière. Qu’importe, Jules Robuchon, qui se disait »frappé par l’avenir scientifique que ce mode de reproduction pouvait fournir aux archéologues par on incomparable précision », poursuivra son œuvre passionnée avec le père Camille de La Croix. Ensemble, ils feront enPoitou des fouilles archéologiques.
Jules Robuchon est mort à Poitiers en 1922. Il avait 82 ans.
Dominique Michonneau.
Article relevé dans la Nouvelle République du 3 mai 1999.
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