Archives & Dossiers du Poitou-Charentes

Quatre argentonnais se sont vu décerner des distinctions à l’occasion de la cérémonie commémorative du 8 mai. De gauche à droite sur la photo, Henri Audebault, croix de guerre 39-45, Louis Pardanaud, médaille commémorative d’Indochine Alphonse Reveau et Fernand Roth, médaille reconnaissance de la nation, guerre 39-45.

Il faut saluer la modestie d’Henri Audebault. Il a attendu plus de soixante ans pour recevoir sa médaille. Elle ne lui avait jamais été remise. C’est par hasard que Guy Lefèvre, président des anciens combattants d’Argenton-l’église, découvre un jour dans le livret militaire d’Henri la citation de son ami.
« Vos qualités militaires vous valent, par ordre N°1.249, du décret 816, en date du 20 mars 1942, d’être cité à l’ordre de la brigade :Audebault Henri, sergent de la compagnie du génie 20/2, sous-officier courageux, s’est distingué notamment le 15 juin 1940 à Villacerf, au cours d’une attaque destinée à dégager le pont tenu par l’ennemi, le présent comporte l’attribution de la Croix de guerre avec étoile de bronze… »
Henri n’avait jamais parlé de son passé, « je ne me suis jamais fait remettre la décoration », un oubli que Guy Lefièvre s’est empressé de corriger. « On va te l’acheter et te la remettre ta médaille ».

Une distinction pour conduite exemplaire.
La modestie d’Henri dut-elle en souffrir, il faut dire que les qualités de l’homme avaient été très vite remarquées à l’époque. Le 2 septembre 1939, Henri, mobilisé avec le sixième génie d’Angers, est nommé caporal, puis caporal chef, sergent le 15 octobre 1939. Il fait route pour la région de Thionville. Quelques mois plus tard, il aura la conduite exemplaire qui lui vaudra sa distinction. Juin 1940, Méry sur Seine, dans l’Aube, Henri est fait prisonnier avec son unité, puis transféré dans la Saxe, au Stalag 4.B, le début d’un long exil. Il ne sera rapatrié que le 23 avril 1945.

Article relevé dans la Nouvelle République du 11 mai 2004