Une fort belle église (Esnandes, Charente-Maritime 1999)
Esnandes, aux portes du Marais poitevin, en Charente-Maritime, possède une étonnante église fortifiée. Vue imprenable sur la baie de l’Aiguillon.
Impossible de louper cette église pas comme les autres quand on fait étape à Esnandes. D’abord, parce qu’elle se trouve en retrait de ce bourg de 2.000 habitants aux portes du Marais Poitevin. Ensuite, parce qu’elle en impose. Et ça, depuis des siècles ! Avec la maison de la mytiliculture, l’église fortifiée Saint Martin, classée monument historique, constitue la grande fierté de la commune.
« L’idée, ce serait d’ailleurs de rapprocher ces deux atouts pour créer un pôle touristique », explique Nelly, qui s’occupe à la fois de la maison de la myticulture et de l’église.
Un projet est à l’étude. En attendant, revenons à cette église du XIIe siècle très prisée aujourd’hui par les familles rochelaises pour unir leurs enfants. Il faut dire que l’édifice a de la stature et une histoire. Pourtant, à l’origine, il était de style roman saintongeais tout à fait classique. Ce sont les bénédictins de l’abbaye de Saint Jean d’Angély, qui avaient reçu cette église en don en 1029, qui décidèrent de la fortifier à la fin du XIVe siècle pour la protéger des corsaires bayonnais. Ces derniers l’avaient prise entretemps. Les bénédictins ont donc conservé la façade romane et y ont ajouté toutes les caractéristiques d’une forteresse : chemin de ronde avec vue sur la baie de l’Aiguillon, créneaux, mâchicoulis, tourelles… De quoi voir venir les corsaires !
Les origines de l’église Saint Martin, on les retrouve dans le document édité par la commune et réalisé par Nelly. Les différentes périodes de cet édifice y sont consignées. A côté de cela, des visites commentées sont proposées. Pendant une heure, on vous replonge dans le passé de cette église qui présente toujours d’étonnantes gargouilles moyenâgeuses. « Elle a pourtant subi de grands dommages pendant les guerres de religion. Les rochelais huguenots donnèrent même l’ordre de détruire l’église. »
Les siècles ont passé et la forteresse tient toujours bon. « Sa restauration à été entreprise au XIXe siècle. »
Sans pour autant effacer les traces du passé. Comme ces graffitis des XVIIe et XVIIIe siècle représentant des navires. On est bien dans une paroisse de marins. Les ex-votos, eux aussi restaurés, en témoignent encore.
M.C.C.
Article relevé dans la Nouvelle République du 27 juillet 1999.
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