Destruction de l’îlot Saint Joseph (Bressuire 1992)
Bressuire : Un témoin abattu en pleine rue (1992)
«J’ai usé mes fonds de culotte sur les bancs de cette école. Aujourd’hui ça fait drôle de voir les grands murs tomber», note un passant qui contemple le ballet des engins procédant à la démolition des murs et bâtiments d’enceinte de l’îlot Saint Joseph, les riverains de la rue de la petite guimbarde sont eux aussi aux premières loges du vaste chantier qui, depuis une quinzaine de jours, s’est ouvert devant chez eux.
Certains assistent à cette démolition avec une pointe de nostalgie. D’autres estiment au contraire que la vétusté des locaux constituait un voisinage peu valorisant. Il est vrai que d’un seul coup la petite rue étroite et sombre a semblé s’illuminer.
Le soleil s’y est engouffré, inondant de ses rayons le rez-de-chaussée des habitations d’en face.
«Ilot Saint Joseph, petit Saint-Jo, quartier Saint Paul, quartier du Temple», les noms de baptêmes ne manquent pas pour cet ensemble de bâtiments scolaires de l’enseignement privé fut dispensé pendant plus d’un demi siècle.
Des pierres pour le château:
Le projet de rénovation de ce quartier n’est pas nouveau. C’est d’ailleurs dans cet esprit qu’en 1991 la ville en a fait l’acquisition auprès de l’évêché. 43 ares20 en plein centre pour les bâtiments, pour quelques 3 millions de francs. Objectif à l’époque: intégrer cet ensemble à l’opération programmée d’amélioration de l’habitat (OPAH) Avec à la clef l’aménagement d’une quarantaine de logements locatifs et accession à la propriété) dont la réalisation serait confiée à l’office public d’aménagement et de construction (OPAC).
L’ouverture de ce chantier était une priorité ainsi que nous le confiait le maire en évoquant les dossiers chauds de la rentrée (N.R. du 25 août) .Cela dit pour l’heure, seule la démolition est d’actualité. On sait que les pierres sont récupérées pour la restauration du château quant au projet définitif, il fera l’objet d’une étude pointue qui actuellement n’en est qu’au stade des intentions.
Restauration si possible:
Parfaitement conscient de la valeur patrimoniale des constructions de cet îlot, le maire souhaiterait pouvoir les restaurer ou tout au moins conserver les façades pour y installer les logements sociaux projetés. Il reste que l’étude devra confirmer la faisabilité de ce choix, faute de quoi, la rénovation consisterait en de nouvelles constructions. Quoi qu’il en soit, le respect de l’architecture du lieu sera pris en compte avec aménagements paysagé en prime.
En attendant les études technique et financière, première phase d’une réalisation à moyen (pour ne pas dire à long terme, la ville a prévu l’aménagement d’un parking provisoire d’une quarantaine de places. De toutes évidence il sera dans un premier temps plus facile de loger quarante autos que quarante familles.
J.F.
Un passé scolaire et religieux
La décision d’installer une école privée dans le centre ville remonte à l’après première guerre mondiale. Les bâtiments destinés aux élèves de primaire et secondaire furent installés en 1926.
En 1955 le secondaire déménageait à Saint JO (actuel Lycée), les locaux de la rue de la petite guimbarde n’abritant plus que le primaire. Avec une salle de sport (La Jeanne d’Arc) qui accueille entre autres les gymnastes du réveil bressuirais.
Plus historique, l’autre bâtiment, surnommé le foyer Saint Paul et donnant sur la rue du Temple fut une demeure de la famille deLaRochejacqueleinavant de connaître de nouvelles vocations: Internat, lieu d’accueil des séminaristes et résidence des prêtres.
Article relevé dans la Nouvelle République du 2 .octobre 1992.
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