Archives & Dossiers du Poitou-Charentes

Un jardin dans un champ de sépultures. (Parthenay)

 

Mémoires de gâtine.

 

Le jardin public, poumon vert de la cité, court allègrement vers son 90e anniversaire. L’accouchement de ce havre de paix a pourtant été long et délicat. Parthenay change radicalement de visage à la belle époque. Les aménagements et équipements sont nombreux, même si la ville reste encore prisonnière de ses murs. Le temps est à l’embellissement urbain et aux loisirs : naissance du cinéma, construction du kiosque (cf. notre édition du 17 octobre dernier) et développement des transports ferroviaires.

 

Le besoin d’air pur se fait aussi sentir.

Le cimetière communal, aménagé à la fin du XVIIIe siècle après le regroupement des anciens cimetières paroissiaux se trouve lui-même à l’étroit. Le sommeil paisible et ses résidants est remis en cause lorsqu’on ouvre en juin 1982 le débat : devenue insuffisante, faut-il déplacer cette nécropole ou l’agrandir ? Par nécessité, on opte pour la seconde solution en février 1883 le choix était presque fait d’avance puisqu’une loi récente interdisait alors l’aménagement de cimetières à moins de 100m des habitations. On décide alors de le transformer dans un champ appartenant à M.de la Ménardière et situé derrière la gare. L’aménagement de cette dernière et du quartier environnant sont une pierre de plus dans le jardin des opposants à cette translation. Ce vieux cimetière est définitivement désaffecté le 29 juillet 1894. On envisage alors d’aménager dans cette espace libéré un jardin public. Pour autant, ce dernier ne va pas prendre immédiatement racine.

Le 20 octobre 1904, on impose aux familles d’enlever les derniers vestiges leur appartenant et ce avant le 30 avril 1905. Le reste des stèles sera revendu par la mairie. Malgré tout, tous les vieux arbres n’ont pas encore trouvé acquéreur un an plus tard.

Le plan du jardin public est enfin dressé par M.Boutin, architecte paysagiste à Angers, le 27 février 1908 ; Les plantations sont exécutées par M.Giroire- Adien, horticulteur jardinier à Parthenay du 30 mars au 1er août de la même année sur une surface de 7.000 m². Celle-ci est rythmée par des allées, des zones en pelouses, des vallonnements, des corbeilles de fleurs, des pièces d’eau irriguées par un ruisseau en ciment, ainsi que des rochers artificiels. Le tout est complété par un branchement d’eau non potable. L’ensemble est protégé par une clôture définitive composée d’une murette en mortier de chaux surmontée d’un bahut en ciment et agrémentée de portillons aux angles et surtout d’une grille d’entrée de 3m de large donnant sur l’avenue de la Gare. Devant l’ampleur de la tâche liée à l’entretien, on crée même un poste permanent de gardien jardinier.

Plus récemment, ce jardin abrita quelques volailles et autres animaux. On en démonta les cages en avril 1990 à la suite des dégradations répétées. Les vieilles balançoires rouillées, quant à elles, furent remplacées par de nouveaux  jeux aux printemps 1994.

 

 

                                                     Laurent  Fleuret

 

 

 

 

 

 

Article  relevé dans la Nouvelle République du 24 octobre 1996.

 



20/12/2012
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