Mémoires d’outre-tombe (Parthenay, 2008)
L’éternité peut parfois se révéler éphémère… La création de l’actuel cimetière ressemble en effet à un véritable chemin de croix…
Nos défunts n’ont pas toujours eu la vie facile ! Ils ont dû parfois patienter très longtemps avant de gouter au repos éternel… On a recensé près d’une douzaine de nécropoles à Parthenay, jusqu’à la Révolution. Outre les 8 cimetières paroissiaux, des terrains étaient aussi aménagés près des Cordeliers ou de la Maladrerie. Qui plus est, un « cimetière de pauvres » existait en face de la Maison Dieu, et un autre était réservé aux protestants, tout près du château. Mais à la fin du XVIIIe siècle, un courant hygiénique se répand dans tout le pays.
De toute façon, ne serait-ce que pour des raisons urbanistiques, la situation devenait problématique. Les édiles parthenaisiens décident ainsi en 1793 de regrouper tous les cimetières de la ville en un seul et même lieu. Ils choisissent pour cela un terrain de 82 ares, appartenant à M.Houlier et situé à l’est des murailles. Mais un siècle plus tard, ce nouveau cimetière menace de rendre l’âme… Il arrive déjà à saturation. La faute aux trop nombreuses concessions perpétuelles et à l’augmentation de la population…
Deux alternatives se présentent aux conseillers municipaux l’agrandissement ou le transfert. En juin 1892, le maire Claude Girard opte pour la seconde solution. De toute façon, un récent décret ministériel interdit désormais toute nécropole à moins de 100 m des habitations.
Il faut dire qu’à l’époque, le cimetière communal est installé en plein cœur de l’avenue de la Gare… En février 1893, les élus finissent par choisir un terrain situé derrière la gare, le long du chemin de Châtillon, et appartenant à M.de La Ménardière.
Cette solution arrange tout le monde : l’extension de la ville en effet impossible à cet endroit, à cause des voies ferrées. D’un coût total de 43.000f, l’aménagement de l’actuel cimetière est réalisé par l’entreprise Largeault. Il ouvre ses portes durant l’été 1894. Au même moment, l’ancien cimetière est désaffecté. Après de longues discussions, il sera transformé en un vaste jardin public, inauguré au printemps 1908. La mort dans l’âme, les élus ont donc dû se résoudre à faire le deuil de l’ancienne nécropole…
Article relevé dans la Nouvelle République du 30 octobre 2008
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