La construction du kiosque (Parthenay1901)
Mémoires de Gâtine : Quand le fer abritait les cuivres.
Symbole d’un temps de loisirs révolus, le kiosque de la place du drapeau arbore pourtant toujours aussi fièrement son ossature de fer forgé.
Avant même la guerre de 1870, l’idée de consacrer à la musique un lieu de plein air germe dans les esprits parthenaisiens. En août 1883, M. de la Ménardière propose à nouveau la construction d’un kiosque : le site de la place du Drapeau semble le plus approprié et il prend lui-même l’initiative d’une souscription publique destinée à financer les travaux. Il reçoit l’aval du Conseil municipal pour lancer l’opération, présente des plans et évalue alors le coût de la construction à 5.000f. Les travaux achevés, il deviendra propriété communale et, à ce titre, le maire aura tout pouvoir d’accorder les autorisations de concerts.
Il faudra pourtant attendre à nouveau dix huit ans pour que le projet commence véritablement à se concrétiser. Entre temps, en 1893, un conseiller municipal avait fait ressurgir l’idée de la construction d’un tel kiosque ou tout au moins d’un tertre au milieu de la place du Drapeau pour faciliter les représentations de la société de musique. Malheureusement, des querelles politiques entre cette dernière et le maire feront avorter le projet.
En août 1901, donc, le dossier est bouclé. Sur un plan technique, ce sera un octogone de 8 mètres de diamètre pouvant abriter une soixantaine de musiciens. Un soubassement de granite destiné à abriter les chaises et le matériel technique est prévu. Le parquet pourra être, provisoirement, composé de planches de chêne, mais on optera rapidement pour une structure en ciment.
Huit colonnes reposant sur un piédestal, et composées d’un fût creux permettront l’écoulement des eaux. Des chapiteaux ornés précéderont une marquise de sapin rouge, elle-même surmontée d’un campanile composé de huit panneaux verticaux et d’une lyre en fer forgé. Le coût des travaux est alors estimé à 12.075f. La maison Jouffray et Cie, d’Orléans, devra les exécuter.
Ceux-ci ne seront achevés réellement qu’en 1906. En mai de cette année là, en effet, on est toujours à la recherche d’un adjudicataire pour la construction du soubassement. Deux escaliers, enfin, doivent magnifier l’ensemble : l’un face à la statue « le pain » l’autre dans la perspective de la sous-préfecture.
Pour couronner le tout, la municipalité décide d’octroyer une somme de 500f à Edouard Knoëplin, le faïencier parthenaisien. Ce dernier également directeur de l’école de dessin, propose l’installation d’une frise en céramique de 160 carreaux, chacun reprenant le nom d’un grand musicien.
Il aura donc fallu attendre près de quarante ans pour que sorte de terre ce joyau de l’architecture métallique, dont les exemples sont désormais très rares. Pourtant, il a bien failli disparaître en l’espace de quelques minutes, le 14 juillet 1986, lorsqu’une fusée en mal d’aventure est venue lever sa vieille carcasse rouillée. Ironie du sort, l’incident a permis au kiosque de se refaire une seconde jeunesse, pour peut-être un siècle encore.
Laurent Fleuret.
Article relevé dans la Nouvelle République du 17 novembre 1996.
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