Archives & Dossiers du Poitou-Charentes

La filature de Pomparain (Chatillon sur Thouet)

 

 Mémoires de Gâtine : Le fil a fini par casser.

Le travail de la laine peut parfois partir en quenouille. La filature de Pompairain a ainsi vu son activité s’effilocher au fil du temps. Cent fois sur le métier, les Parthenaisiens ont remis leur ouvrage. Au fil des siècles, la corporation textile s’est tissé une solide réputation. Tisserands et teinturiers ont en effet fait les beaux jours de la capitale de la gâtine pendant près de mille ans. Pourtant, à la fin de l’Ancien régime, le quartier Saint Jacques se meurt : l’activité textile décline irrémédiablement. Elle connaît pourtant un dernier sursaut dans les années 1820, grâce à deux frères originaires de l’Aisne : Louis Joseph et François Joseph Blot.

Une usine ultra moderne :

Après avoir racheté quelques années auparavant l’ancien moulin de Pompairain, au pied du bourg de Châtillon sur Thouet, ces brillants officiers du 1er empire construisirent, tout près de là, d’imposants bâtiments destinés à abriter une filature industrielle. Ils profitent alors de la vague des machines à vapeur : l’entreprise fait figure de locomotive économique et même sociale.

Ultra moderne pour l’époque, l’usine de Pompairain comptera ainsi plus de 100 employés, qui profiteront même de logements ouvriers construits sur le site.

L’activité de la filature aurait pu sombrer définitivement avec la mort des deux frères ; Louis Joseph en 1830, puis François Joseph en 1857. C’est finalement le gendre de ce dernier –Un certain Auguste Bardet – qui reprend le fil de la prospérité familiale, au point même de faire construire dans les années 1860 le château qu’on peut encore admirer aujourd’hui sur les bords du Thouet. Il sera même un temps maire de Châtillon. Mais la concurrence est rude et le déclin inexorable.

Ultime relance :

La filature de Pompairain ferme définitivement ses portes en 1884, et ses bâtiments sont rasés au début des années 1890. Un siècle plus tard, deux évènements marquent les esprits…

D’une part, on construit une luxueuse maison de retraite sur le site. D’autre part, sur la zone de la Chauvelière, une nouvelle entreprise- « Les filatures de Chéniménil » - tente une ultime fois de relancer l’activité textile à Parthenay. Ce sera peine perdue : l’entreprise est liquidée au printemps 2005. Il faut reconnaître que, parfois, l’économie locale ne tient qu’à un fil…

 

                                                                        Laurent Fleuret.



Article relevé dans la Nouvelle République du 20 novembre 2008.



11/09/2012
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