Le 409e Régiment de marche à l’heure des souvenirs « glorieux » (Bressuire)
Bressuire avait été choisie, cette année pour être le lieu de rendez-vous des anciens du 409e régiment de marche. Venus de tous les coins de la France et même d’au-delà (Le général Brunot était arrivé, la veille, de Casablanca), ils se sont retrouvés avec une émotion affectueuse, au sein d’une camaraderie que les ans confirment et accentuent. Cette journée avait été préparée de longue date et organise en ces moindres détails par M.Olivier qui avait tenu à recevoir dignement ses anciens camarades des anciens combats.
Aidé en cette tâche par des amis dévoués, il à réussi pleinement et lundi soir, au moment du départ vers des horizons divers, chacun s’est bien promis de se revoir l’an prochain.
Un régiment d’élite.
Les « régiments de marche » furent créés, en avril 1915, et portèrent les écussons 400. Le 9e corps, composé de jeunes, ainsi que de volontaires et de quelques anciens, fut, d’emblée, une unité de choc.
Le 409e arrivait au front au début de mi et prenait part, dès les jours suivants, aux engagements sur l’Oise, la Somme et l’Artois.
En 1916, fin février, il arrivait à Verdun, au moment des combats les plus intensifs entre Vaux et Douaumont, et était relevé le 15 mars, après avoir perdu 1.513 de ses soldats.
Ce sera ensuite une succession presque ininterrompue de combats en opposition directe à l’ennemi, avec le chemin des dames, la côte 108, l’hiver d’Alsace (1917), la rive allemande (1918) et l’arrêt de l’avance allemande pendant deux mois.
La guerre se développait alors en rase campagne ; les allemands n’étaient plus qu’à une soixantaine de kilomètres de Paris. En juillet, le 409e attaque, repousse l’ennemi et n’arrêtera sa progression victorieuse qu’au jour de l’armistice.
Les survivants devaient encore partir pour la Syrie, huit jours après l’arrêt des combats sur le front européen. Le 409e était dissous en fin 1919.
Il avait eu 7.963 tués ou blessés. Titulaire de cinq citations, il se voyait décerner la fourragère aux couleurs de la médaille militaire.
Journée bien remplie… Le matin, réunion au théâtre municipal, pour le déroulement de l’assemblée générale, sous la présidence du général Valtat, assisté de MM. Jouan, secrétaire et Weber, trésorier (ce bureau devait, d’ailleurs, être réélu à l’unanimité). Les bilans financiers et moraux étaient approuvés sans réserve et les allocutions du président et de ses collaborateurs écoutés avec la plus grande attention. Emotion, aussi, au souvenir de faits impérissables dans la mémoire des participants et une pensée tristement affectueuse pour ceux que la mort, au cours de l’année écoulée, avait enlevés à une amicale si unie.
A l’issue de la réunion, les participants et leur famille sont descendus au monument aux morts où une gerbe a été déposée par les généraux Valtat et Brunot.
Un banquet fort bien composé a ensuite réuni 133 convives à l’hôtel Lafoix, place des Halles, dans une ambiance sereine et réconfortante, avant de se séparer pour une nouvelle entrevue, l’an prochain, selon toutes probabilités, à Douai (Nord)
Article relevé dans la Nouvelle République du 20.mai 1970.
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