Archives & Dossiers du Poitou-Charentes

 Même s’il s’en défend, Jean Hayest un peu historien. De toute façon, un passionné d’histoire qui connaît bien sa commune de Mauzé-Thouarsais. Cet enseignant, récemment retraité, nous a fait part d’une histoire intrigante, ignorée par une majorité de Mauzéens.
Sur le bord du chemin de la mare, tout près de la route, Mauzé-Moutiers-sous-Argenton, se trouve une petite mare qui servait autrefois d’abreuvoir pour les animaux rentrant à l’étable et, juste à côté, enfoui sous les broussailles, un puits avec une margelle de pierres taillées. Invisible pour le promeneur non averti, bien qu’il sache que ce lieu-dit, c’est le « puits du bataillon».
Aucune archive écrite n’existe, semble-t-il, en ce qui concerne ce puits mais l’histoire à fait son chemin, de bouche à oreilles, depuis ?…
Peut-être la Révolution. Deux versions circulent quant à l’origine du nom « Puits du bataillon». Un épisode sanglant se serait déroulé en ce lieu. Un bataillon, tombé dans une embuscade, aurait été anéanti. L’on ajoutait que les blessés, en lavant leurs plaies, auraient rougi l’eau du puits ? Moins spectaculaire, l’autre version parle seulement de cavaliers qui faisaient désaltérer leurs montures à cet endroit. Peut-être en existe-t-il d’autres.
Quoiqu’il en soit, il y a seulement quelques décennies, cet endroit était un arrêt quasi obligatoire pour les animaux:
« Tu laisseras boire les vaches au puits du bataillon». Il convient d’ajouter aussi qu’en 1941, ce chemin encaissé était un lieu de stationnement des automitrailleuses allemandes.
Ce site qui a une histoire, mêlée d’intrigues, mériterait sûrement une mise en valeur. Ne serait-ce, dans un premier temps, que la mise au jour de la margelle du puits. Une façon d’interpeller les promeneurs pour une petite leçon d’histoire.

 Roger Pasquereau

Article  relevé dans la Nouvelle République du 9 janvier 1997.