Le quartier Saint-Paul (Parthenay,2006)
A la fortune des peaux.
Le cinquième volet de notre saga sur les faubourgs parthenaisiens nous conduit aujourd’hui à Saint Paul. L’ancien quartier des tanneurs a radicalement changé de peau depuis quelques décennies.
Saint Paul n’est pas une excroissance urbaine comme les autres faubourgs de la ville, mais un bourg à part entière, avec un fonctionnement autonome. Même si des restes gallo-romains ont été découverts en bordure du Thouet, les origines de ce quartier restent méconnues. Seule certitude; les terres de Saint Paul sont administrées jusqu’en 1070 par un certain Herbert, vassal de Simon L’archevêque, seigneur de Parthenay. A cette date, elles sont données à l’abbaye tourangelle de Cormery. De nombreux privilèges sont alors accordés aux religieux nouvellement installés, et Saint Paul devient un véritable bourg monastique.
Mille ans d’industrie de la tannerie.
L’activité économique du quartier reposait au Moyen âge sur deux pôles. D’une part la culture de plantes tinctoriales, destinées aux tisserands de Saint Jacques. D’autre part l’industrie des cuirs et peaux favorisée par la qualité réputée des eaux du Thouet. Au fil du «tan», les tanneurs vont œuvrer à Saint Paul pendant près de mille ans.
Le bourg cultive d’autres particularités. Très tôt, en effet, le cimetière est aménagé à plusieurs centaines de mètres de l’église paroissiale, le long de la route de Saint Aubin. Une chapelle funéraire est bâtie en plein milieu. Elle accueillera à partir des années 1650 la confrérie locale du Rosaire.
A deux reprises, le quartier Saint Paul changera d’appellation. Dénommé «canton du Bonnet Rouge» en 1794, il prend le nom de «faubourg Barbès» en 1909, à l’initiative du maire Louis Aguillon. Ce dernier est d’ailleurs un enfant du quartier. Il sera le dernier grand patron tanneur de Saint Paul. A sa mort, en 1928, ils ne sont plus en effet qu’une vingtaine d’ouvriers de la corporation. Ils se retrouvent pour fêter la Saint Simon, ou encore pour le banquet des tanneurs ou la fête des bidons.
Le quartier Saint Paul a aussi abrité, entre 1872 et 1960, une usine à gaz, destinée à l’éclairage public puis à la fourniture de gaz. En 1896, c’est une usine des eaux qui a été bâtie au bord du Thouet. Autre fait marquant, durant l’été 1946: la création de la «commune libre de Saint Paul», inspirée de modèle de celle de Montmartre.
Enfin, en 1963, un premier immeuble, destiné aux rapatriés d’Algérie, sort de terre route de Saint Aubin. Suivront bien d’autres constructions. L’ancien bourg Saint Paul devient vite une véritable petite cité…
Laurent Fleuret
Article relevé dans la Nouvelle République du 4.mais 2006.
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