Archives & Dossiers du Poitou-Charentes

Un martyr poitevin: André Grasseau ( 1944)

 

André Grasseau s’est engagé en 1939 à l’âge de 18ans. Il allait sortir comme aspirant de l’école d’Artillerie, lorsque la défaite survint. Son père, avocat à la Cour, et son beau-frère, le sous-lieutenant Maguin, avaient été prisonniers.

 

André ne voulut pas s’incliner devant les malheurs de la patrie et ne songea qu’a venger les siens. Dés sa démobilisation, en juillet 1940, à l’appel du général de Gaulle, il entra résolument dans la résistance.

 

Il inaugura son action en faisant passer de nuit la ligne de démarcation à des officiers anglais, français et à de nombreux israélites, avant que les passages ne fussent organisés. Il fut dés l’origine de l’équipe du «libre Poitou» dont les premiers numéros étaient tapés le soir, à la machine, et diffusés ensuite par ses soins et ceux d’autres volontaires. Certains exemplaires furent tirés par lui sur le duplicateur de l’Union National des Combattants.

 

Il collabora ensuite étroitement avec Me Renard et sur ses indications, créa et commanda une partie des groupes de combat de l’organisation. Arrêté une première fois en 1942, avec son père, il fût relâché, faute de preuves, Me Renard ayant déclaré qu’il n’avait jamais eu aucune activité et évita une première fois la déportation.

 

Malheureusement, en mars 1944, des bavardages inconsidérés amenèrent la découverte des anciens groupes de combats de 1942 qui étaient restés ignorés des allemands. Arrêté le 15 mars 1944, André Grasseau fut torturé avec certains de ses camarades, à la prison de la Pierre levée. Il ne parla jamais, et ce qui restait des groupes de combat fut sauvé.

 

Déporté le 15 mai 1944, il fut dirigé sur Fresnes, puis sur l’Allemagne. Il serait décédé à l’infirmerie de Mauthausen. Kommando du camp de Melk (Autriche), en janvier ou février 1944. Il laisse une jeune femme et deux petits enfants.

 

Son beau-frère, le sous-lieutenant Maguin du 24e T.T., avait déjà été tué par les allemands dans des conditions analogues. Fait prisonnier dans les Flandres et emmené à pied en Haute Silésie, sans ravitaillement, il ne pouvait supporter ces épreuves. Renvoyé en France, il décédait à son arrivée à l’hôpital de Saint-Raphaël.

 

 

 

 

 

Article relevé dans la Nouvelle République du 12 juin 1945.

 



28/08/2012
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