Archives & Dossiers du Poitou-Charentes

Des armes et des larmes (Deux-Sèvres. 1918)

  

11 novembre 1918 : Les obus n’éclatent plus… Mais la joie non plus. Malgré l’armistice, les bals sont loin de faire oublier les balles…

 

Le chiffre il a une résonance particulière en cet automne 1918 : c’est en effet le 11e jour du 11e mois de l’année, à 11h précises que toutes les cloches du pays se mettent à carillonner. Quelques heures plus tôt, à 5h15 précisément, était signé l’Armistice.

L’écho de Parthenay y va de sa formule :

« Après 51 mois d’une guerre gigantesque, comme jamais l’humanité n’en avait connue […] la Nation française, meurtrie mais glorieuse a atteint en cette brumeuse matinée de novembre, le point culminant de sa prestigieuse histoire.

Pourtant, le cœur n’y est pas vraiment… En effet, bon nombre de militaires ne sont pas rentrés du front. Et puis, comme bien d’autres villes et villages, Parthenay a payé un lourd tribut à la « Grande guerre » : 278 de ses enfants lui ont donné leur vie.

Par ailleurs, au quotidien, la ville a vécu au rythme du conflit pendant quatre ans. Outre les habituelles pénuries, elle a dû accueillir un nombre important de réfugiés. Le collège communal (actuel lycée Pérochon) a même abrité l’hôpital complémentaire N°9 »

La fête a donc un goût amer : le 11 novembre 1918 est juste un jour « un peu moins ordinaire que les autres ».

Le maire Frédéric Joly remercie malgré tout les parthenaisiens pour leurs efforts. Fin de guerre rime avec faim de paix…

Arrivée du 114e RI :

Mais les véritables festivités auront lieu en fait le 28 août 1919, soit plus de 9 mois après la fin officielle du conflit !

Le temps pour l’ensemble des militaires mobilisés de regagner leur garnison. Ce jour là en effet, le 3e bataillon du 114e R.I. arrive à Parthenay, vers 19h, par train spécial.

La presse locale s’en fait l’écho :

« Ils sont arrivés de ces contrées teutonnes où ils on pu enfin […] établir notre droit et notre force ». Avant de regagner leurs chambrées de la caserne Allard, les militaires vont assister dans la soirée à une cérémonie officielle, avant que la ville ne s’embrase à la lueur d’une retraite aux flambeaux puis d’un feu d’artifice.

S’ensuivra un grand bal populaire. Mais ce soir-là encore, liesse rime avec tristesse…

 

                                                          Laurent Fleuret.

 

Article relevé dans la Nouvelle République du 6 novembre 2008.

 

 



02/11/2012
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