Histoire d'une carrière (Saint-Varent)
Fondateur de la carrière la Noubleau, Alphonse Roy est décédé en janvier dernier. L’évocationde son engagement professionnel reste d’actualité.
Alphonse Roy, le personnage est indissociable de l’histoire contemporaine de Saint Varent. Homme énergique, le regard toujours tourné vers l’avenir, il n’a jamais quitté la route qu’il s’était tracé.
Vétéran 14/18, 1926 est un tournant dans sa vie. Victime d’une maladie lui empêchant d’exercer son métier d’ouvrier maréchal forgeron, il ne se laisse pas abattre. L’opportunité d’un beau-père exerçant déjà la profession à St-Varent doublée d’une grande perspicacité, lui permettent de créer sa propre carrière sur le site de la Noubleau.
Partisan du progrès, c’est avec une vingtaine d’hommes et les premiers camions à bandages que le travail s’effectue. Trente tonnes par jour sont alors convoyées en gare de Saint Varent. 1933 voit se construire un embranchement sur le réseau SNCF. Afin de limiter les manipulations. La deuxième guerre mondiale met un coup de frein à la croissance de l’entreprise. Mais dès 1944, la relance est au rendez-vous. Mais si tout est à faire, les moyens eux ne suivent pas. Qu’à cela ne tienne, c’est avec, pour palette publicitaire, des cailloux dans les poches d’Alphonse Roy va démarcher par le train ses clients. Il arpente alors la Vienne et les Deux-Sèvres. Les choses prenant de l’ampleur à partir de 1946, il ne peut tout assurer seul. C’est alors que son fils Yves prend en charge la partie technique. Après l’achat d’un gros concasseur, le boum économique se poursuit, En ces périodes de grande production, Alphonse Roy fait aussi progresser la sécurité de ses employés en mécanisant le chargement, évitant ainsi un travail ingrat et dangereux.
1956 : production doublée.
L’achat de la Gouraudière à la SNCF en 1951 avec une production de six cent tonnes par jours annonce le deuxième tournant. 1956, c’est la modernisation. Les installations vétustes sont remplacées par des installations métalliques et permettent de doubler la production. Soucieux de ses employés, il l’est aussi de l’environnement. En effet, la Noubleau est la première carrière française à être dépoussiérée. Ce n’est qu’en 1966 qu’il cesse d’assumer lui-même le commercial en déléguant une partie de cette activité à son fils Jean. Si 1968 reste dans les mémoires comme une année agitée, pour l’entreprise Roy, c’est aussi l’année de la diversification. En plus des matières premières, l’entreprise développe un produit fini, l’enrobé à chaud. Les livraisons s’étendent à une zone comprenant le Nord et l’Ouest de la France. Se disant que l’augmentation de la production est une chose importante, mais que l’autonomie l’est aussi, il achète en 1974 cent wagons qui seront gérés par une filiale de la S.N.C.F.
Ce n’est qu’en 1973, alors âgé de 77 ans, qu’il décide de passer la main à son fils Jean, tout en restant administrateur de la société.
Article relevé dans la Nouvelle République du 25 février 1992
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