Archives & Dossiers du Poitou-Charentes

L'incendie de la forêt d'Autun anéantie 300 hectares de bois (Thénezay 1945)

 

Il a pris naissance au cours de la destruction de dépôt de munitions.

Grâce aux efforts conjugués des pompiers de Thénezay et de Parthenay, des soldats et de toute la population, l'incendie qui s'est déclaré dans la forêt d'Autun a été enfin enrayé dans la nuit de vendredi à samedi. Victoire provisoire comme on le verra plus loin.

Depuis quelques temps, des militaires, aidés des prisonniers allemands, faisaient sauter des dépôts de munitions abandonnés par les allemands dans la forêt. Il ne s'agit donc pas de manœuvres criminelles mais d'un accident qu'on aurait pu prévoir. On peut se demander, en effet, si les autorités compétentes n'auraient pas dû attendre la période des pluies automnales pour faire sauter les munitions. Par la sécheresse actuelle on devait craindre d'incendier la forêt, malgré toutes les précautions prises. Une dizaine de milliers de stères sont partis en flammes. Ils auraient, certes, eu un meilleur emploi dans nos poêles. Nous n'avions pu toucher vendredi soir notre correspondant de Thénezay qui était sur les lieux et y resta jusqu'à minuit. Nous sommes aujourd'hui en mesure de publier de nouveaux détails sur l'incendie de la forêt.

Sur les lieux.

Personne n'a été surpris vendredi quand fut signalé l'incendie de la forêt d'Autun. Vers 15h, de fortes détonations s'étaient fait entendre et peu après divers foyers s'allumaient dans les taillis. Les pompiers de Thénezay se rendirent sur les lieux sous les ordres du lieutenant Dribault. La garnison apporta son concours et des civils arrivèrent nombreux de tous les coins de la commune ainsi que des communes avoisinantes. Les gendarmes de Thenezay, sous les ordres du chef Jaillès assurèrent le service d'ordre et aidèrent à combattre le feu.

Les flammes poussées par un vent Nord-est-Sud-Ouest,, avançaient si rapidement- certains disent à une vitesse de 10 km à l'heure- que le chef de la compagnie des sapeurs-pompiers fit appel à celle de Parthenay qui était sur les lieux 11 minutes après avec une équipe d'élite et un matériel puissant, sous les ordres du capitaine Forestier.

Un détachement du 6e R.I prit part à la lutte. Sapeurs pompiers, gendarmes,militaires et civils firent du bon travail. Malgré le danger.

Occasionné par des explosions ininterrompues des obus et le crépitement des balles, aucun accident de personne n'a été heureusement à déplorer.

L'incendie commençait à faire des ravages en dehors de la forêt. On redoutait que le sinistre ne s'étendit jusqu'aux habitations. Après le danger écarté du pavillon de chasse et de deux maisons forestières, six fermes se trouvaient menacées. Le changement de direction du vent fit craindre à un moment l'anéantissement de l'important hameau puysan, devant l'avance des flammes. Tous les efforts furent récompensés et à 20h la menace sur le bois Gallard avait disparu. A minuit tout danger était provisoirement écarté. Tous les sauveteurs surveillèrent le sinistre jusqu'à 5 h du matin. Sur les lieux on avait remarqué le lieutenant Dott , commandant la gendarmerie de Parthenay ; M. Lorgueilleux, maire de Thenezay, et M. Gaudicheau, premier adjoint ; MM. Valet, Couturat ; M.Bigot, maire de Parthenay et M. Poussard, adjoint. Étaient également présents M. le comte de Talhouet-Ry propriétaire de la forêt, remercia chaleureusement les sauveteurs.

 

L'incendie menace un nouveau secteur.

On estime a près de 300 ha la superficie endommagée par le feu. Samedi soir, à 18h l'incendie à repris rapidement en direction de Puysan et hier en direction de Fournière. Il a été combattu activement par les pompiers et par la troupe. L'activité des gardes Roger Bouillault et Marcel Gourdon, qui connaissent admirablement la forêt a été très utile pour lutter contre l'incendie.

 

Le commandant des pompiers enquête sur la demande du préfet.

Le commandant Fournier, inspecteur départemental des sapeurs-pompiers, s'est rendu sur les lieux à la demande du préfet des Deux-Sèvres, afin de fournir un rapport sur les circonstances ayant entraîné cet incendie. Il a vivement félicité les sauveteurs en particulier les sapeurs-pompiers et donné tous pouvoirs au lieutenant Dricault pour continuer la lutte. Hier en fin de soirée, l'incendie était un peu près nul, le vent étant complètement tombé. Il est à craindre que de nouveaux foyers se rallument si le vent reprend.

 

 

Article relevé dans la Nouvelle République du 6 août 1945.



19/08/2012
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