Archives & Dossiers du Poitou-Charentes

La grande muraille décline (Parthenay, 2006)

 

Mémoires de gâtine:

 

Les murailles ont protégé la ville pendant plusieurs siècles. Elles ont aussi fini par l’asphyxier. Avec la fin de l’ancien régime, la cité prend peu à peu ses aises et s’étend hors les murs…

Cette révolution urbaine est notamment visible du côté sud-ouest de la ville, à hauteur du boulevard des Sires. Jusqu’au XVIIIe siècle, en effet, un profond fossé longe l’enceinte urbaine entre la porte du Sépulcre(en haut de la côté Saint Paul) et celle du Marchioux (correspondant à l’actuelle place du donjon). Ce fossé est progressivement comblé pour laisser la place à un imposant boulevard.

L’équipe de Louis Aguillon donne à cet axe, en 1909, le nom du boulevard Emile Zola. C’est seulement à partir de 1941, que l’appellation «boulevard des Sires de Parthenay-Archevêque» est officialisée.

Ce secteur de la ville a connu d’autres bouleversements un siècle auparavant: au seuil de l’ère industrielle, la porte du Marchioux a été progressivement démolie entre 1816 et 1821, et celle du Sépulcre en 1842. Au-devant de cette dernière, on en a même profité pour aménager la promenade de Tilleuls et la place des marronniers, le tout agrémenté par un large bassin. Ces espaces verts ont peu à peu disparu, cédant la place au champ de foire, dont l’activité n’a cessé de croître.

C’est en effet à partir des années 1760 que le marché aux bestiaux s’installe le long de l’ancienne muraille du boulevard des Sires. Maquignons et éleveurs vont s’y retrouver jusqu’au mercredi 12 mai 1973 exactement, avec le transfert vers le site de Bellevue. Une vie grouillante règne dans tout le quartier, elle participe à l’essor commercial du centre-ville. En nombre d’établissements, les cafés arrivent largement en tête!

Chaque mercredi, ces bars sont sous pression. Malgré le départ des bestiaux, il y a maintenant plus de trente ans, le visage du quartier n’a cessé d’évoluer.

 

Des supermarchés à la place d’hôtels.

Rasé au début des années 1980, l’hôtel du chêne-vert a notamment laissé la place au supermarché «bravo», à une cafétaria et à la résidence des Sires. Depuis, «Bravo» a été remplacé par Inter-marché, puis «M. Bricolage» et enfin «Intersport» depuis quelques années. L’ancienne cafétaria abrite désormais l’étude notariale de Me Godard. Même si son parc a été amputé au début des années 1990 pour laisser la place à la résidence «Beaumanoir», le «Château» Maranne, d’inspiration néogothique et imagé par l’architecte Tilleau, veille depuis 1886 sur le quartier. Un quartier qui peu à peu, à vu ses fossés et ses habitants… Comblés!

 

LaurentFleuret

 

 

Article relevé dans la Nouvelle République du 14 12 2006.



19/08/2012
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