La naissance de l’ENSOA (Saint-Maixent,1963)
Une décision ministérielle en date du 1er septembre 1963 a proclamé la naissance d’une nouvelle école militaire à Saint Maixent : L’école nationale des sous officiers d’active.
Instructeur à l’EAI , de 1959 à 1961 puis à l’ENSOA à partir de 1963, le colonel JeanSavatier(ilétait alors capitaine), se souvient fort bien des discussions concernant le maintien d’une structure militaire àSaintMaixent. « L’évolution des moyens de l’infanterie et du type de combat motorisé nécessitaient des terrains de manœuvre vastes et proches de Saint Maixent. De plus, la formation dispensée à Coëtquidan faisait de plus en plus appel aux cours donnés en université et il était souhaitable de les continuer en application. »
Le 27 septembre 1960, le cabinet du ministre fait savoir « que l’absence de terrain militaire exclut l’hypothèse d’une école militaire à Saint Maixent. Il fallait 3000 ha minimum, à 25 km maximum des casernements. » Un comité de défense s’élève, en avril 1962, contre l’extension des terrains militaires. Le 7 mai, le conseil général demande l’abandon du projet d’extension. Le transfert de l’EAI pour Nîmes ou Montpellier était dès lors inéluctable, la décision définitive a été prise fin 62.
Seulement voilà, la ville de Saint Maixent voulait absolument conserver sa vocation militaire.
« Si Coëtquidan était le berceau de la formation inter armes des officiers » dit le colonelSavatier,« les sous-off n’avaient par d’école particulière, recevant leur formation dans les écoles d’armes. Le généralLe Pulloch’, chef d’état-major de l’armée de terre de l’époque, a souhaité créer un centre spécifique destiné aux sous-officiers. Il fut donc décidé qu’à terme, cette nouvelle école remplacerait l’EAI ». Pour la mettre sur pied, le CEMAT a choisi le lieutenant-colonelLaurier.
« Entre chaque campagne, il était instructeur à Coëtquidan .C’était un combattant exceptionnel et un instructeur hors pair. Les premiers cadres de la future ENSOA arrivèrent en juillet 1963 et il fallut d’abord établir des programmes détaillés. Puis tous les cours furent mis en fiches, afin que la valeur de l’instruction ne soit pas trop dépendante de la personnalité des chefs de section. Le lieutenant-colonelLaurierdisait fréquemment : « Nos élèves doivent être irréprochables sur tous les plans, sinon cette école sera laminée par les écoles d’armes. »
L’ENSOA fut créée officiellement le 1er septembre 1963, la première promotion, la « promotion du drapeau » fut incorporée début novembre, elle comprenait 93 élèves. Fin avril, 64 élèves reçu au CIA (Certificat Interarmes) étaient nommés sergents. Le 20 avril 1964. Le ministre des Armées, PierreMessmerremet son drapeau à l’ENSOA et baptise la première promotion.
Commencent alors quatre années de cohabitation avec l’EAI qui ne partira pour Montpellier qu’en 1967 :« Les problèmes posés étaient nombreux, mais deux étaient particulièrement cruciaux : le logement des cadres et les terrains d’exercice. La municipalité de JacquesFouchiera fait de gros efforts et la construction des tours des Chasseignes en a été notablement accélérée. »
Les instructeurs, les élèves et les promotions se sont succédés. Le général MichelStouff, commandant de l’école vient de baptiser la 183e, et la mission confiée par le général LePulloch’est toujours la même :
« Marquer les sous officiers d’une emprunte commune. »
L’école de l’an 2000 :
Née le 1er septembre 1963, héritière de l’école des cadres fondée par le général deLattre de Tassignyen 1945, féminisée en 1984, riche de 36 ans d’histoire, l’ENSOA s’est aussi donné les moyens de réussir la professionnalisation. Dirigée par le général MichelStouff, l’ENSOA a intégré l’ENTSOA , d’Issoire. Forte aujourd’hui de quatre bataillons d’une moyenne de 362 élèves -2.500 élèves sous-officiers sont formés chaque année à Saint Maixent –Il lui a fallu pour passer de deux à quatre bataillons en deux ans, accomplir quelques travaux, « Pousser quelques murs afin de réaliser les infrastructures ».
L’école technique d’Issoire est aujourd’hui fermée et ses personnels ont été intégrés dans les bataillons de l’ENSOA étant devenue le pôle unique de formation des ESO de l’armée de Terre. « C’est le cœur, la colonne vertébrale de la future armée de métier. » confiait le commandantLuzineau, à l’occasion de la venue du président de la République. A terme, en 2002, sur les 135.000 militaires de la nouvelle armée professionnelle, 50.000 seront des sous officier qui, tous, auront accompli leur formation à Saint Maixent l’école. « Les officiers ne seront, eux, que 16.000, c’est dire la place et le rôle des sous officier. »
Plus éducative qu’instructive, la formation initiale dispensée à l’ENSOA prépare au commandement d’un groupe de dix engagés dans un environnement hostile et changeant. Pour faire acquérir aux élèves un esprit professionnel et une compétence de chef, l’ENSOA met en œuvre des actions de formation comportant l’acquisition de connaissances et de savoir-faire physiques, moraux et académiques. A l’issue de sept mois de formation initiale, devenus sergents, les ESO poursuivent une spécialisation dans les écoles d’armes et peuvent enfin exercer leurs compétences techniques dans toutes les composantes de l’armée de terre.
NL
Article relevésdans la Nouvelle République du 11 janvier 2000.
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