La place de la bascule rasée en 1966. (Parthenay,1966)
Une place devenue trop pesante
Second volet de notre série sur les places de Parthenay. Alors qu’elle ne porte plus ce nom depuis 35ans, la place de la bascule fait toujours partie du langage courant. Il faut dire qu’elle a pesé de tout son poids dans l’urbanisme local.
Il y a 35 ans, presque jour pour jour « La place de la bascule » prenait officiellement le nom de « place des Martyrs de la résistance ». L’occasion de revenir sur l’histoire du public » parthenaisien. L’activité intense du marché aux bestiaux, installé en ville depuis les années 1760, a nécessité l’installation d’une bascule publique. C’est chose faite en 1863 : on construit alors, à l’emplacement des anciens fossés sud de la ville, à deux pas de la place du donjon (NR du 13 octobre) un petit bâtiment octogonal pour l’abriter.
Cette structure devient vite obsolète. En 1908, ce bâtiment est démoli. Il est remplacé par une petite maison abritant, d’une part une toute nouvelle bascule de six tonnes, et surtout le logement de fonction du régisseur. Les besoins sont croissants : on installe en 1949 une bascule flambant neuve, cette fois-ci de trente tonnes, la « plus puissante entre Paris et Bordeaux ». Dix ans plus tard, pourtant, elle va connaître un tout autre destin. En 1959, en effet on inaugure le nouvel abattoir du boulevard Quinet, avec ses équipements dernier cri. La bascule du centre ville ne se justifie plus. Le 19 décembre 1966, elle est rasée par l’entreprise Henri Belin, de Lusignan.
On n’en fait pas des tonnes :
Face à cette mort de la bascule, personne n’en fera des tonnes. Il faut dire que cette démolition arrange tout le monde. Il faut désengorger l’entrée de la ville. La circulation y est en effet impossible, en particulier les jours du marché. L’équipe d’Armand Jubien, qui envisage de grands projets d’aménagement urbain, met d’ailleurs en place un nouveau plan de circulation en mars 1970 ;On entre désormais à sens unique sur la place du donjon et trois voies de circulation sont créées en haut de l’avenue Mendès-France, avec feux tricolores au carrefour Anatole France.
Les travaux achevés, il faut trouver un nouveau nom à la place de la bascule. Certains proposent celui de Georges Picard, décédé quelques mois plus tôt, le 3 mai 1966.La place sera finalement baptisée « Place des martyrs de la résistance », lors d’une cérémonie organisée le 11 octobre 1970, à l’occasion des congrès des anciens déportés de l’Amicale des anciens du 114e RI. Une plaque est alors dévoilée par deux enfants. S’ensuivent une minute de silence. La sonnerie aux morts et le chant des partisans. La disparition de la bascule a finalement donné un nouvel équilibre urbain à l’entrée de ville…
Laurent Fleuret
Article relevé dans la Nouvelle République du 20 octobre 2005.
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