Un peu d’histoire, la place de la brèche (Niort, 2000)
La brèche: un vrai monument ! Toutes les routes y convergent mais l’histoire de l’actuel parking-fournaise est riche. Petit rappel.
Après les guerres de religion, Niort cessa d’être un point stratégique militaire. On négligead’entretenir les murailles devenues inutiles. Il n’y avait non pas une brèche mais des brèches… Pourquoi celle située vis-à-vis de l’ancienne rue du Minage (Rue Ricard) devint-elle la Brèche ?
A l’origine, il n’y avait que trois portes à Niort: Saint Jean, Saint Gelais, et la porte du pont (au quai de Constadt). Pour entrer et sortir de la ville, les habitants étaient obligés de faire de longs détours et nombre de Niortais avaient des jardins ou des vignes sur les hauteurs de Saint Hilaire et route de Limoges. Aussi la brèche formée rue du minage près de l’ancienne poissonnerie devint passagère.
En 1718, où fut établi un tarif d’octroi, cette brèche fut murée pour arrêter plus facilement les fraudeurs. En 1745, le maire Rouget de Gourcez conçut le projet de transférer les foires de la place Chanzy à l’intersection des routes de Paris et la Rochelle « récemment ouverte ». La brèche devint une vraie porte charretière et le 12 avril 1750, l’intendant du Poitou autorisa les foires sur ce nouvel emplacement à partir du 7 mai.
Déjà après la grosse inondation de 1747, où la Sèvres emporta les ponts, la brèche murée avait été ré ouverte pour laisser passer les flots.
Contrairement à une idée reçue, la brèche n’a jamais été un marais. Il y avait seulement un cloaque, au bas de la rue du Rempart, pour écouler les eaux du quartier Saint André mais la Brèche était à l’origine occupé par des prés, des jardins, des maisons et des vignes. Des expropriations furent prononcées le 24 juin 1770 pour étendre le champ de foire nivelé et empierré de 1774 à 1778.
En 1780, fut élevée au milieu une pyramide en l’honneur du Comte d’Artois (futur Charles X). On rajouta à cette borne militaire une pompe à eau.
A la révolution, la brèche devint place Martiale en raison des rassemblements de troupes. Le 11 Messidor an III, le conseil municipal décide la remise en état des promenades, dévastées lorsqu’il fallut mettre la ville en état de défense contre « l’invasion des insurgés vendéens » mais le projet, abordé le 17 brumaire an VI fut ajourné le lendemain par le fameux 18 brumaire. Il faudra attendre le premier empire (mai 1807) pour ressortir le projet.
En 1810, il fut décidé que la brèche serait traversée par trois routes: de Rochefort à Paris, de Brest à Lyon (limoges à Nantes), d’Angers à Niort.
Le 23 avril 1866 on décide que l’allée basse serait plantée de platanes, celles du haut de tilleuls argentés et les deux allées latérales d’érables blancs. Le 6 novembre 1867, on délibère la création des allées; le 15février 1868 la création de massifs de fleurs et le 16 juin 1869 le conseil vote l’installation de deux bassins. En 1880, on plante 150 marronniers et un kiosque à musique est construit (il sera démoli en 1855 pour être remplacé par un vilain podium adossé à un mur de béton, heureusement supprimé en 1972)
Statues et bronzes font leur apparition en 1880-84, sous l’égide d’Antonin Proust, maire et ministre des Beaux-arts de Gambetta. La grille du jardin est décidée en 1890 et l’escalier est construit en 1891. Les balustrades (refaites ces dernières années) remontent à 1910.
La dernière exécution publique sur la Brèche par guillotine remonte au 17 février 1894.
Le 6 septembre 1944, la libération de Niort est célébrée sur la brèche.
De 1923 à 1972, la foire exposition s’est tenue sur la place avant de partir à Noron.
Article relevé dans la Nouvelle République du 16 août 2000
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