Archives & Dossiers du Poitou-Charentes

Les voies Hugo et Quinet (Parthenay 1909)

 

Quand Victor rencontre Edgar…

 

Troisième étape de notre ballade au fil des avenues parthenaisiennes. Avec l’arrivée du rail, deux nouvelles voies sont aménagées de chaque côté de la gare. Quand Victor Hugo et Quinet regardent passer les trains…  

Le percement de l’avenue VictorHugo s’inscrit dans la droite ligne du vaste aménagement du quartier de la gare. On souhaite en effet joindre l’avenue de la gare au pont de Poitiers. On imagine ainsi une nouvelle rue qui longerait les voies ferrées. Dès février 1880, l’ingénieur en chef des chemins de fer précise qu’elle doit « avoir au moins une largeur de 8m », car il prévoit déjà « une grande circulation » sur cet axe. La création de la future avenue Victor Hugo et d’autant plus justifiée que sans elle, il aurait fallu parcourir près d’un kilomètre pour relier le pont de Poitiers à l’avenue de la gare, en passant par l’avenue Wilson


Le tout nouveau « chemin de grande communication n°9bis », large finalement de 14m, prendra le nom de Victor Hugo quelques mois après la mort du grand homme, survenue en mai 1885. Dès lors, le quartier se métamorphose. L’hôtel du Nord est inauguré en 1888, et la petite gare de tramways des Deux Sèvres en 1897. En face, côté pair, s’élève l’usine de chaussures « mab », longtemps dirigée par André Jauzont. Ses locaux seront investis en 1946 par Jean Panzani qui y implante son usine de pâtes alimentaires. Le quartier de la Gare est définitivement sur les rails…

Une intense fourmilière industrielle se met également en place de l’autre côté des voies ferrées. A partir de 1881, en effet, un nouveau chemin le long duquel s’élève bientôt la gare de marchandises, permet de faire la jonction entre le pont de Poitiers et l’actuel cimetière (inauguré en 1894). Cette nouvelle voie prend le nom du célèbre historien français Edgar Quinet, le 2 octobre 1909 exactement. C’est le long de cette rue dans ce quartier que vont naître la plupart des grandes entreprises parthenaisiennes : la scierie Calvet(aménagée en 1907), le dépôt de gros et de charbon de la quincaillerie Beauchamp (en 1910), les ateliers de la Chainette (en 1919). Sans oublier l’abattoir (inauguré en 1959 et fermée en 1999).

Long de 620m, le boulevard Edgar-Quinet est particulièrement utilisé par les industriels locaux. En 1941, les élus reconnaissent que cette voie est « parmi les plus fréquentée de la ville, dont la remise en état est nécessaire. »

La gare de marchandises génère aussi un trafic incessant. En 1952, la Coopérative Agricole de Gâtine fait bâtir un énorme silo d’une capacité de 20.000 quintaux de blé, au pied duquel s’élève désormais le magasin Gamm Vert.

D’autres entreprises chères aux parthenaisiens se sont aussi installées sur le boulevard, à l’instar de Dautais, Hervé Thermique, Bréchoire, la Sopal, la Favid, etc. Implantées à deux pas de la gare, certaines ont déraillé, d’autres sont devenues de véritables locomotives économiques…

 

                                                                                     Laurent Fleuret.

 

 

Article relevé dans la Nouvelle République du 7 aout 2008.

 



27/11/2012
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