L’avenue de la gare (Parthenay,1880)
Mémoires de Gâtine: Un développement à toute vapeur.
La mise sur les rails de l’avenue de la gare, au début des années 1880, a profondément bouleversé l’urbanisme parthenaisien. Le projet aurait pu pourtant rester à quai…
Avant l’arrivée du chemin de fer, de vastes prairies s’étendaient à perte de vue à l’est de la ville. La place du drapeau, prolongée par le boulevard du pont neuf, faisait alors office de frontière de ce côté-ci de Parthenay.
Seule la rue du Bourg Belais, prolongée sur la route de Poitiers, ponctuait ce voyage quelque peu désolé. Au milieu des années 1860, il est question de l’arrivée du chemin de fer à Parthenay. Mais l’emplacement de la gare n’est pas encore choisi. Aussi, un certain M.Berthonneauflaire le bon coup en 1868, et anticipe de futur choix politiques et urbains. Il aménage ainsi le quartier de la République, doté d’une place d’où rayonne un ensemble de sept rues.
Même si ce secteur est une réussite foncière et immobilière, la gare, qui aurait dû en être la locomotive, n’y sera jamais construite… La guerre de 1870 est passée par là. Il faut attendre le milieu de l’année 1881 pour voir s’achever les travaux de l’actuelle gare. Mais un nouveau débat se fait jour : comment la relier au centre ville ?
Une idée raisonnable proposée par les autorités ferroviaires : une rue partirait de la cour des voyageurs et rejoindrait le Bourg Belais à hauteur du croisement avec la rueGambetta. C’était sans compter avec un certain Louis AndréGanne, maire de Parthenay de 1876 à 1886…Il profite de l’opportunité de l’arrivée du rail pour lancer un grand projet urbain et pour doter la ville d’une avenue de la Gare digne de ce nom « dans un but d’embellissement et d’agrandissement de Parthenay »
Il a d’ailleurs bien compris que le développement de la ville ne pouvait se faire que du côté du levant. - Les travaux pharaoniques- de percement de l’Avenue de la gare, entamés en 1881, sont bouclés en décembre 1882.Le résultat est là : elle est dotée d’une chaussée de 436m de long et de 10m de large. Les trottoirs de 5m de large, arborent chacun deux rangées de platanes.
La révolution urbaine est lancée : ainsi naît une seconde ville de Parthenay plus aérée, plus étendue, mais aussi plus cossue. Le quartier de la gare devient vite une véritable vitrine de Parthenay et attire de nouveaux investisseurs. Dans la foulée, on percera de nouvelles rues :Voltaireet Alsace Lorraine en 1888, pasteur etCarnoten 1892.
LaurentFleuret
Article relevé dans la Nouvelle République du 9 mars 2006.
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