Archives & Dossiers du Poitou-Charentes

Le propriétaire de la Simca Aronde aurait aujourd’hui un procès pour stationnement interdit. Bien peu de gens se risqueraient, en outre, à discuter à cet endroit en raison de la circulation.
Une circulation qui n’a plus rien de comparable avec celle de l’époque où ce cliché a été pris, voilà plus de cinquante ans.Sur la place Eiffel, pas encore goudronnée, Armand Gaurit avait stationné son Berliet six cylindres. Une petite pause pour l’homme qui allait chercher le sable de la Loire pour les établissements Guillemin.
« Il l’avait acheté neuf en 1954, se souvient René Patarin, en regardant la carte postale, l’année où je suis parti au régiment ». Peut-être qu’Armand était allé se faire raser ou coiffer par son frère Raymond qui tenait salon au coin de la place à gauche (façade blanche). A droite du salon, vous pouviez faire réparer votre bicyclette chez Maurice Loubeau. On disait gentiment de lui qu’il prenait son temps, et même que parfois, il lui arrivait de vous dépanner avec les pièces du vélo d’un autre client.
A côté, pour les fruits et légumes, on entrait chez Maurice Boutet, et pour la viande chez Brémond. Ces commerces ont fermé au fil des ans. Aujourd’hui, une boulangerie-pâtisserie occupe l’emplacement de la boucherie.
Ou bien, peut-être qu’Armand et son collègue chauffeur de l’autre camion prenaient un verre aux « raisins de Bourgogne » (à gauche du salon e coiffure), chez Maurice Lachaume, ou à l’autre café de la place (à gauche des camions) ?
Chez qui déjà ? La mémoire fait défaut, une page de l’histoire d’Argenton-l’église se referme.

Article  relevé dans la Nouvelle République du 4 février 2003.