Archives & Dossiers du Poitou-Charentes

Les autres richesses du patrimoine.

Il n’y a pas que le château, l’église ou les halles. Une étude de l’association Atemporelle a mis l’accent notamment sur les fours à chaux symboles d’un passé industriel.

Jean Philippe Guérit n’avait sans doute besoin d’aucune étude pour évoquer avec passion le patrimoine de sa commune. Pourtant le travail réalisé l’an passé par Atemporelle, l’association pour la mise en valeur et l’animation du patrimoine, fait aujourd’hui partie des références de l’adjoint au maire, référent culturel de la cité, lorsqu’il parle de Coulonges. Ne serait-ce que pour une raison : ce travail la conforté dans son approche de la richesse locale.

« Les visiteurs pensent systématiquement et uniquement au château. Il existe autre chose notamment un patrimoine bâti privé de qualité, de belles maisons bourgeoises couvertes en ardoises. »

La découverte guidée du Coulonges médiéval l’a confirmé l’an passé :

« Les gens ont été très surpris de découvrir la ville d’une autre façon. Plus de cinquante participants se sont aussi passionnés pour les commentaires d’un guide conférencier sur le patrimoine industriel. »

Dans son préambule, l’étude d’Atemporelle, rappelle clairement les trois atouts principaux de Coulonges : l’église romane Sainte Etienne datant du XIIe siècle au XVe siècle, le château médiéval ou les halles de style baltard, symboles de l’essor de la commune au fil des époques.

Le document insiste aussi sur le fait que l’organisation de la cité est liée à trois périodes différentes de développement urbain.

Le quartier médiéval se trouve aujourd’hui un peu excentré, présentant des rues sinueuses, entourant l’église et le château féodal. Du moins ce qu’il en reste :

« Les analyses sur ces vestiges prêtent réellement à discussion mais cela prouve au moins que l’on a une histoire.

Autre époque, autre urbanisation : l’édification du château renaissance au XVIe siècle avec l’aménagement des abords et d’une vaste place quadrangulaire. Enfin, le XIXe prospère à souhait, voit le percement de routes importantes, l’installation de la voie ferrée, la construction des halles et d’un habitat cossu.

Les usines de charbon, les fours à chaux et l’élevage de ses mules constituent alors les trois ressources originales du canton. A Saint Laurs, les concessions sont ouvertes en 1840. Les mines sont au cœur de l’économie locale. La vie quotidienne est rythmée par les coups de grisou, l’angoisse de tous les hommes et de leur famille. Cette industrie s’éteint en 1958 mais l’on peut encore en trouver des traces à la maison de la Verrie, à Faymoreau (Vendée)

Les fours à chaux vestiges d’un riche passé industriel.

Cette industrie favorise le développement des fours à chaux dans le sud du canton, permettant leur approvisionnement  en combustibles. Il en existe alors une bonne dizaine autour de Coulonges notamment à Saint Pompain, Béceleuf….

A Coulonges, les fours du pont de Magné fonctionnent jusqu’en 1938. Avec les scieries locales, ils procurent l’essentiel des emplois. La chaux fabriquée est essentiellement utilisée par les agriculteurs  qui en redécouvrent leurs terres mais aussi par les maçons.

Le chemin de fer jouait alors un rôle essentiel. Le charbon et la chaux sont acheminés sur la ligne Coulonges Bressuire qui dessert aussi Faymoreau.

Les vestiges de la grande cheminée (1870), la présence encore imposante de Pilorge (propriété privée) sur la route de l’Absie témoigne aujourd’hui de ce passé industriel :

« Sans la photo de l’époque on a du mal à imaginer. Pourtant les visites organisées permettent de mieux comprendre les métiers d’hier et d’aujourd’hui, de raconter l’histoire du travail. Les gens ont trop souvent une vision idyllique du passé. »

Un passé qui, à l’origine, remontrait aux temps gallo-romain. Coulonges, n’était autre que Colonica, la ville des colons.

J .Michel Laurent.

Article relevé dans la Nouvelle République du 1 Mai 2005