Le revers de la médaille (Saint-Georges de Rex,1986)
Élie Richard âgé de 91 ans a été décoré seulement hier. Il a fallu attendre soixante-huit ans àcause d’un homonyme
«J’étais un peu forte tête. Si bien que je l’ai refusé en 17…»
N’empêche. Élie Richard avait à peine 19 ans, lorsqu’il découvrit un certain plateau de Lorette, près d’Arras dont bien pu à l’époque sont revenus.
Blessé plus tard à Vally, l’agriculteur de Saint Georges-de-Rex (Deux-Sèvres) passa ainsi de l’infanterie au train, ce qui lui permit de se plonger dans les vapeurs orientales.
Pensionné de guerre depuis soixante-huit ans, E. Richard a soufflé samedi dernier sa 91e bougie.
Et c’est hier qu’il a reçu des mains du colonel Pinon, la médaille militaire d’un demi-siècle après «les événements»
La cérémonie inscrite dans la commémoration du 68e anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918, s’est déroulée devant le monument aux morts de Saint Georges de Rex, en présence de MM. Mathé, maire; Pannetier, maire honoraire et président des anciens combattants, et de trois autres «poilus» de la commune encore en vie, MM. Roy, Cochaux et Pilet.
L’histoire de cet oubli, enfin réparé, ne saurait être complète sans une évocation de fait divers.
M. Élie Richard a en effet pour homonyme un personnage natif du même canton, qui est né le même jour et qui a fait la même guerre. L’ennui est que cet homme, escroc notoire, qui a été baptisé récemment par la presse nationale « le doyen des délinquants », a constitué toute sa vie un obstacle au nouveau médaillé de Saint Georges de Rex… Lequel évoque ce revers (de médaille) avec le sourire flegmatique du nonagénaire qui n’en est plus à une histoire près.
La plus intéressante en tout ce sera le récit de la partie de pêche qu’il effectuera demain dans «son» marais poitevin.
On a beau avoir des souvenirs –et quels souvenirs – on sait vivre dans les Deux Sèvres profonde
D.Dartigues.
Article relevé dans la Nouvelle République du 12 novembre 1986.
A découvrir aussi
- «Ça lui aurait fait plaisir !» (Châtillon sur Thouet 1998)
- Mobilisé en Avril 1918 (Fors)
- Le 11 Novembre que Louis n’attendait plus (Coulon)
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 13 autres membres