Le temple de lumière et de Vérité (Parthenay 1794)
L’une des mesures qui provoquèrent la colère des vendéens fut la fermeture des églises et la chasse aux prêtres réfractaires. Parthenay pris le 4 janvier 1794 des dispositions pour se mettre au goût du jour ainsi qu’en témoigne cette délibération du conseil local.
« Le conseil :
-Considérant que le moyen le plus sûr de consolider promptement notre liberté par l’instruction, étant de transformer les temples, qui furent si longtemps ceux du mensonge et de la superstition, en temple de lumière et vérité ;
-Considérant que le seul temple qui doit exister à l’avenir est celui où l’on prêchera les principes de la raison et de la fraternité ainsi que la pure vérité ;
-Considérant que toutes les villes de la République à la hauteur de notre révolution ont déjà renversé de dessus les autels les idoles de la superstition pour y placer le génie de la liberté ;
-Considérant que tout citoyen peut désormais rendre ses hommages à l’Eternel de la manière qui lui plaît et exercer son culte en particulier où bon lui semble.
A arrêté que de suite toutes les portes des églises et chapelles de cette commune seront fermées et interdites pour tous cultes, ne devant servir que pour l’utilité publique.
En conséquence, toutes les cloches seront descendues dans les plus brefs délais. Tous les vases d’argent et effets tant en cuivre qu’en fer seront envoyés ainsi que les dites cloches à l’administration du district pour être employés plus convenablement pour le bien de la patrie.
Dans le même élan, le traitement de l’aumônier de l’hôpital est suspendu, et le coffre de plomb dans lequel reposait le duc de la Meilleraye en l’église Sainte Croix est récupéré pour fondre des canons. Le plomb servira à terrasser les ennemis de la République. »
A ces sacrés soldats !
La troupe républicaine avait pris la mauvaise habitude de se servir abondamment dans les boutiques parthenaisiennes, ce qui ne manquait pas de provoquer la colère des citoyens. On prit donc des mesures adaptées. Le conseil local, dans sa séance du 15 juin 1794, décide donc :
« Le corps municipal, vu la rareté en grains et les difficultés qu’ont les citoyens de Parthenay pour se procurer du pain chez les boulangers, à cause de l’affluence des soldats, arrête, à compter de ce jour, que les boulangers ne pourront vendre de pain à aucun militaire, sous quelque prétexte que ce soit, sans que les soldats ne soient porteurs d’un billet de la municipalité, les militaires devant vivre au moyen de la ration qui leur est accordée. »
Article relevé dans la Nouvelle République du 29 juin 1984.
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