Archives & Dossiers du Poitou-Charentes

Les dolmens parlent Taizé 2003

 

globalement dans l’Ouest de la France deux types de Dolmens. Pour faire simple l’Angevin est massif et l’Angoumois plus enclin à user de la petite pierre.

En thouarsais, lieu charnière des deux modes, l’habitant a inventé sa façon en s’inspirant des deux influences. Le Thouarsais, il y a 4.000 ans avantJésus Christ, n’était déjà pas comme les autres. Et peut-être était-il fier de cette particularité charmante.

On sait peu de chose sur les habitudes de ces constructeurs, agriculteurs éleveurs.

« Ce qui est certain, c’est qu’un dolmen est un lieu bâti pour le repos des morts. » Raconte FrédéricBouin, archéologue qui a donné une conférence dans le cadre des journées du patrimoine. Les vestiges qui restent imposants et massifs, ne constituent en réalité que le squelette d’une construction beaucoup plus grande.

Une évidente spiritualité.

Le dolmen  était enfoui dans un tas de pierres savamment disposées (tumulus). «  C’est une vraie architecture, des murets noyés dans la masse soutiennent parfois l’ensemble.

Dans un angle de la chambre mortuaire une pierre plus petite, pointue, semble représenter une silhouette humaine :

« C’est assez net en Thouarsais ».Le symbole est important, on sait qu’ensuite toutes les constructions sacrées débutèrent toujours par un angle (souvent au nord est). Il est troublant également de constater que les ouvertures de ces sépultures sont orientées globalement vers l’est comme le furent ensuite celles des temples égyptiens, et les églises jusqu’au Ve siècle (ensuite elles ont pivoté). Les fouilles entreprises indiquent que le parement extérieur était constitué de tuffeau (une pierre qu’on ne trouve pas à Taizé, mais à Saint Léger de Montbrun), cette blancheur devait embellir le tumulus. L’homme néolithique, à l’évidence doué d’une puissante spiritualité, n’avait que sa patience, sa force et quelques outils desilexpour travailler ; des rondins et des cales pour faire glisser ou élever ses rocs taillés de plusieurs tonnes, 4.000 ans après ils nous épatent ce thouarsais-là !

 

PhilippeL’Excellent

 

 

Article relevé dans la Nouvelle République du 23 septembre  2003



19/08/2012
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