Archives & Dossiers du Poitou-Charentes

Une église sans clocher (La Rochenard, 2000)

 

L’église Saint Laurent est complètement éventrée depuis la tempête du 27 décembre. Toute la partie ouest est écrasée sous le poids des débris. L’autel est intact, ainsi que les chapiteaux à feuillages qui proviennent d’un sanctuaire romain . Les fragments de colonnes qui ornent les murs ont, eux aussi, été épargnés.
Et que dire du clocher ! Par chance, il n’a fait que très peu de dégâts autour de lui en tombant. Mais la longueur du fil du paratonnerre qui reste suspendu au mur laisse penser qu’il devait mesurer une vingtaine de mètres. Aujourd’hui, il n’en reste plus rien. Tout est à refaire. Le clocher avait un peu plus de cent cinquante ans. Sa cloche, fixée sur la partie basse, a résisté. Elle pèse 313kg et répond au nom de
Marie-Cléopâtre. Marcel Chaigne, maire de La Rochenard, est désemparé depuis la tempête. « C’est un chantier considérable qui va réclamer un budget énorme pour une petite commune comme la nôtre. Il est impossible d’envisager ces réparations sans aides. »
Comme beaucoup d’églises de campagne, l’église
Saint Laurent est assez modeste, mais possède discrètement quelques petits trésors d’architecture, patrimoine culturel et témoins du temps. Unique grâce à son clocher, l’église était chère au cœur des Rochenardais qui s’y retrouvaient pour célébrer les moments forts de leur vie. Cent cinquante d’entre eux étaient d’ailleurs réuni le matin du 27 décembre. Sylvie Deboeuf est la dernière à avoir fermé la porte après la cérémonie. Les quelques informations qui existent au sujet de l’histoire de l’église sont le fruit de ses recherches. Elle sait par exemple qu’un curieux tombeau se trouvait, jadis, dans l’église. Il était orné d’un couvercle en forme de toit, sculpté des outils traditionnels des tanneurs. Ce tombeau a été déposé au musée de Niort.
L’église a déjà été détruite au trois quarts au cours des guerres de religion. Elle a été reconstruite au même emplacement. Elle va maintenant connaître une nouvelle étape de sa vie…

 

Article relevé dans la Nouvelle République du 20 janvier 2000.



19/08/2012
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