Un bel esprit du XVIIe siècle (Baussais 1684)
«Ma maison est située dans un agréable vallon et environnée de près et de fontaines. Le terroir me donne les meilleurs fruits et les meilleures viandes qu’on puisse désirer. Perdreaux, cailles, carpes, truites, truffes, champignons, melons, pêches, muscat, figues, je trouve tout cela sans sortir de chez moi, et du vin, Dieu merci ! Qui ne le cède guère à celui du clos d’Avenetni des célestins deNantes »
C’est en ces termes qu’Antoine de Gombaud, chevalier de Méré, décrivait son charmant château de Beaussais à son ami Mitton. Ambassadeur de la courtoisie poitevine, il savait transformer en sourires ses amertumes et ses souffrances, par respect d’autrui et de soi-même.
Sa vie, ses écrits, « Les Agréments », « les Aventures de Renaud et d’Armide »… reflètent usages et idées à la mode de son temps et font de lui un homme les plus fêtés de Paris, accueilli avec ferveur dans les salons les plus huppés, comme à la cour.
Homme de cœur et d’esprit, il fut touché par l’infortune de la fille d’un aventurier, « La Bignette », gardienne de dindons à Mursay. Il transmit les bonnes manières à sa jeune protégée, qui n’était autre que Françoise d’Aubigné. Devenue Marquise de Maintenon, elle n’eut aucune reconnaissance pour le chevalier.
Ses connaissances mathématiques firent de lui l’ami de Blaise Pascal, dont il devint tout naturellement professeur de bienséance. Pour certains historiens, il aurait même exercé une influence sur l’élaboration des « provinciales ». Devenu gentilhomme campagnard, il se retira à Beaussais, où il s’éteignit en 1684 et fut selon son souhait inhumé en l’église.
Si vous traversez ce charmant village et que vous apercevez sa demeure « dans un agréable vallon », vous aurez sûrement quelques « pensées » pour celui qui fut honnête homme d’esprit. Remanié au XVII siècle, puis restauré de 1780 à 1787 par Louis Gabriel Youngus, ce château reste un magnifique havre de paix.
Article relevé dans la Nouvelle République du 9 août 2000.
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